Cette question est une suite logique à une question posée par le même demandant et l'on devrait d'abord consulter cette question; il est nécessaire d'avoir une bonne compréhension des bases, ce qui peut être obtenu au moyen des références et du guide à leur compréhension qui sont fournis dans cette réponse. La réponse se trouve dans la même section du LBU qui a été utilisée pour la question à laquelle il est fait référence ci-dessus, c'est à dire « § 584 c) de LBU 14ième édition (Lorsqu'on transforme une forme affirmative en forme négative.); c'est en fait le troisième des quatre derniers paragraphes de la section (intitulé « Avec sans »).
— L'usage décrit dans le 1° [c'est à dire « remplace[ment] par de [des] articles indéfinis ou partitifs accompagnant un objet direct ou un sujet logique (ou réel) », voir la réf.] s'applique aussi à l'infinitif introduit par sans et à la proposition introduite par sans que :
♦ Deux domestiques entrèrent, sans faire DE bruit sur le parquet (FLAUB.,
Educ., II, 3).
♦ C'est à elle qu'immédiatement cette figure m'a fait penser, sans
qu'il y eût [...] DE ressemblance vraiment frappante (BuTOR, Emploi du temps,
p. 234).
Mais il faut la forme pleine quand le verbe principal est négatif:
♦ Il ne parle pas sans faire DES fautes [= Il fait des fautes] s'oppose à II parle sans
faire DE fautes [= Il ne fait pas de fautes]
De s'introduit nécessairement avant le nom régime de sans quand il y a un adverbe après la préposition.
L'adverbe fait partie des adverbes auxiliaires de négation (cf. § 1016) :
♦ Sans jamais DE curiosité menue et puérile (S.-BEUVE, P.-Royal, III, 15).
♦ Sans guère DE chance (H. DE RÉGNIER, Vacances d'un jeune homme sage, p. 231).
♦ Sans plus DE baigneurs ni DE touristes, la petite ville reprenait un aspect authentique (GlDE, Feuillets d'automne, p. 50).
Autres adverbes :
♦ Sans même D'inclination (HERRIOT, Mme Récamier et ses amis, p. 218).
♦ Sans presque D'efforts (BOURGET, Drames de famille, p. 23).
♦ Sans presque D'accent (MAURIAC, Pharisienne, p. 232)
Ceci se comprend sur la base du fait que « sans » est équivalent à une négation absolue.
- Sans réciter de prières vous n'êtes pas un vrai croyant.
- Si vous ne récitez pas de prières vous n'êtes pas un vrai croyant.
Dans la phrase en question « de » est nécessaire sur la base du contexte le plus simple qui soit imaginable, c'est à dire qu'il n'y a aucune référence à un espoir quelconque dans le contexte, ni avant ni après.
- Sans espérer de miracle, je rouvre les yeux et vois Valérian dans l’embrasure de la porte.
Si cela n'est pas vrai, alors « un » devient légitime, selon les mêmes justifications que pour les phrases négatives (1/ sens positif, 2/ négation ne porte pas sur nom, 3/ syntagme opposé à un autre syntagme de même fonction) (user LPH) et selon que le verbe principal est négatif (LBU, ci-dessus).
(user LPH) On n'atteint pas cette plage sans passer un fonds dangereux. (verbe négatif)
(use LPH) On ne fait d'omelette sans casser des œufs. (verbe négatif dans principale; cela est assez bien vérifié par l'usage établi, mais pas parfaitement; comme le montre cet ngram le principe n'est pas parfaitement perçu par les utilisateurs du français.)
(user LPH) On voit cela sans effectuer des grossissements extrêmes. (négation porte sur adj.)
(user LPH) Il a passé sa journée de pêche sans prendre des poissons, que des anguilles qu'il ne voulait pas. (opposition)
Contextes possibles justifiant "un"
Je croyais sentir que je trompais, qu'il était toujours là…sans espérer un miracle, je rouvre les yeux et vois Valérian dans l’embrasure de la porte. (opposition)
Sans espérer un miracle, mais avec une faible lueur d'espoir, je rouvre les yeux et vois Valérian dans l’embrasure de la porte. (opposition)