Dans un cas ambigu, l'abréviation est… ambiguë.
Pour Robespierre, ça ne change pas grand chose, ce sera lui. J'ai de toute façon toujours lu Robespierre sans rien devant.
Pour M. Curie, il me semble qu'on comprendra toujours Marie Curie car on ne nomme pas souvent Pierre Curie "Monsieur Curie" pas plus qu'on ne dit "Madame Curie".
S'il ne s'agit pas de personnalités dont l'identité ne fait aucun doute, on peut facilement lever l'ambiguïté en mettant en toutes lettres le prénom (Maurice Tartampion) ou la civilité (monsieur Tartampion), voire en écrivant Mr Tartampion que tout le monde comprendra1.
Le contexte peut aussi aider. S'il s'agit d'un courrier par exemple, la civilité est d'usage : Cher M. Lenora s'adresse à monsieur Lenora, pas à Marcel Lenora.
1Réponse de l'Académie sur le sujet, jan. 2020:
La septième édition du Dictionnaire de l’Académie française (1878) laissait le choix entre Mr et M. Littré, le Grand Dictionnaire de Pierre Larousse et, plus tard encore, le Larousse du xxe siècle faisaient de même. Mr a ensuite été considéré comme désuet, et la huitième édition (1935) du Dictionnaire de l’Académie ne mentionne plus que M. La neuvième édition, en cours de publication, réexaminera cette question, car Mr connaît une nouvelle faveur : on l’utilise pour éviter la confusion avec l’abréviation des prénoms masculins commençant par M.
Mr a sur M. un autre avantage : en composition typographique et associé, comme c’est souvent le cas, à Mme, il est plus agréable à l’œil puisque le r fait pendant avec le me de Mme. C’est particulièrement vrai quand on écrit le r et le me au-dessus de la ligne, selon le meilleur usage.
D’ailleurs les autres titres de civilités s’abrègent par retranchement médian et conservent leur dernière ou dernières lettres (Mme pour Madame, Mlle pour Mademoiselle, Mgr pour Monseigneur, Me pour Maître…), donc sans point abréviatif.