Dans Jean de Florette, on dit parfois « parler qqch à qqn », comme dans cette phrase-ci :
Mon petit, que je t'ai parlé hier
Pourquoi que et non dont ? Est-ce-qu'il s'agit d'un régionalisme ?
Dans Jean de Florette, on dit parfois « parler qqch à qqn », comme dans cette phrase-ci :
Mon petit, que je t'ai parlé hier
Pourquoi que et non dont ? Est-ce-qu'il s'agit d'un régionalisme ?
C'est ici un provençalisme. En provençal (et plus généralement en occitan), dont est rendu par que:
L'ome que parlavon : L'homme dont on parlait.
Es uno causo que l'on se mesfiso : C'est une chose dont on se méfie.
Dóu tems que vous parle : Au temps dont je vous parle.
Source: Founetico, Bertrand de la Tour d'Auvergne.
On rencontre aussi cet usage ailleurs en français très relâché, il est fustigé mais courant en particulier chez les plus jeunes.
C'est du très mauvais français, en fait c'est incorrect, mais occasionnellement quelqu'un (très peu instruit) qui ne se soucie pas trop de sa grammaire utilisera ce pronom. Le TLFi n'est pas, à mon avis, assez sévère en se limitant à la spécification « populaire ». Quelque chose comme « Pop., grammaticalement incorrect » aurait été plus approprié. Le Wiktionnaire ne mentionne pas cet usage.
4. Pop. [Empl. de relatif « universel » et de relatif « décumulé »]
a) [Relatif « universel »: que se substitue à qui, dont, auquel, etc.]
• C'est toi que j'ai besoin.
• C'est moi que je lui piquais ses épingles (Labiche, Station Champb., 1862, ii, 1, p. 264).
• Moi, j' m'en aperçois bien!... sans parler qu'il est raide comme la justice, c'est moi que je lui mets son papier Fayard, qu'on dirait un vieux mur couvert d'affiches... et c' qu'il est maigre! (Gyp, Souv. pte fille, 1927, p. 223).
Comme Jean de Florette a été écrit par Pagnol c'est un usage qui s'étend probablement au moins à la Provence. Comme Gyp et Labiche sont des auteurs parisiens, on doit aussi trouver cet usage populaire dans le Bassin parisien.