Je cherche une explication à ce sentiment de lourdeur chaque fois que je recommence à m'exprimer en français. C'est ma langue maternelle, je pense en avoir une bonne maîtrise (et c'est peut-être un problème en soi, cf. ci-dessous), mais depuis longtemps je n'évolue pratiquement plus que dans un environnement anglophone (anglais américain, s'il faut préciser).
Je précise que ce n'est pas la sensation d'être "rouillé". Je ne cherche pas mes mots. C'est plutôt comme si le retour au français rendait plus visible sa complexité.
J'écrivais plus haut que la maîtrise du français pouvait amener à une impression encore plus forte de lourdeur, car je crois constater que plus on a à l'esprit de règles à respecter, d'erreurs à éviter, de pièges à contourner, de subtilités associées au contexte, etc. et plus la tête travaille. C'est cet effort supplémentaire nécessaire pour bien parler ou écrire en français que je ressens, et assez négativement.
J'aimerais savoir si cette sensation de lourdeur en passant de l'anglais au français pour un individu dont la langue maternelle est le français est commune ou si en général les gens se sentent plus détendus à retrouver leur langue maternelle.
Il est évident que si la maîtrise de l'anglais est limitée et son usage laborieux, le retour au français ne peut qu'être libérateur. Mais je parle de ceux qui maîtrisent les deux langues et donc qui peuvent percevoir leurs différences structurelles.