En complément on peut comparer avec ceci :
5.Le policier doit se comporter de manière à préserver la confiance et la considération que requiert sa fonction.
Notamment, le policier ne doit pas:
[...]
5° manquer de
respect ou de politesse à l’égard d’une personne.
Code de déontologie des policiers du Québec, (P-13.1, r. 1)
Le Tribunal ajoute que, comme le Comité le mentionne, le tutoiement
n'est pas en soi un acte dérogatoire, bien que le vouvoiement soit
recommandé.
Également, le fait de pointer du doigt en s'adressant à une personne
ou le fait de lui parler sur un ton élevé ne sont pas, pris isolément,
des actes dérogatoires.
Par contre, si, au cours de la même intervention, la policière coupe
la parole à un citoyen, le tutoie, le pointe du doigt et s'adresse à
lui en criant plutôt qu'en parlant, tous ces gestes combinés
constituent un manque de politesse et de civilité flagrant.
Bernier c. Simard (2007 QCCQ 1136)
Ce genre d'analyse peut être utile à titre d'indicateur, sauf qu'à mon avis elle ne permet pas de tirer en soi une conclusion sur la place du vouvoiement ou du tutoiement dans la société en général, pas plus qu'une autre anecdote ne l'autoriserait. On sait que « le vouvoiement est une marque de politesse, mais aussi un indicateur de hiérarchie sociale qui permet de montrer son respect » (BDL) et donc on peut penser que la politesse ne soit pas exclusivement réservée aux situations « très très » formelles mais que ce soit plutôt ce à quoi on s'attend généralement en société et ainsi avoir certaines attentes ou faire certains choix conséquemment, tout en sachant que « même si le premier contact est cordial, il est plus prudent d’utiliser le vous jusqu’au moment où la question est abordée, car le passage du vous au tu marque l’évolution d’une relation » (BDL), et qu'il n'est pas toujours requis qu'elle évoluât, quoiqu'il faut savoir qu'« au Québec notamment, dire tu dès la première rencontre est beaucoup plus fréquent » qu'ailleurs (BDL) et que « les adolescents et les jeunes adultes se tutoient spontanément » (BDL) etc. (on lira au complet cet article à la BDL que j'ai abondamment cité).
Je m'attends à être vouvoyé si je suis client, acheteur, prestataire d'un service, justiciable etc. et je le suis presque toujours dans ces cas-là. L'expérience peut certainement varier et il y a bien d'autres contextes que ceux dont je parle ici, où l'on peut vouloir donner une place plus grande à la convivialité, à l'égalité etc. D'autre part j'aurais tendance à penser qu'au Québec on passe aussi plus facilement au tutoiement qu'ailleurs mais je ne pourrais l'étayer et ce n'est pas la question posée.