Le traducteur du roman de Margaret Mitchell Gone with the wind1 (dont le film est une adaptation) a choisi de prendre une expression française qui existait déjà et contenant à la fois le mot vent (pour wind) et l'idée de disparition, d'oubli (pour gone).
Le Dictionnaire Historique de la langue française2 signale l'emploi de l'expression sous la forme « autant en porte le vent » dès le 13ème siècle pour dire « cela n'a pas d'importance ».
Dans cette expression autant est employé pour exprimer une quantité (comme dans l'expression Je gagne autant par mois (qui est semble-t-il un belgicisme) de quelque chose qui est sous-entendu (les mauvais coups du sort).
Vent est à prendre ici au sens métaphorique, sens qu'il avait dès le moyen-âge, le mot désignant les influences du sort, qui telles le vent qui déplace les objets, font disparaître les mauvais moments. On a aussi employé à la même époque le mot vent pour désigner l'influence d'un milieu, (voir les expressions : « le vent du peuple », « le vent de la cour ».
Ce que je ne sais pas c'est si l'expression autant en emporte le vent était utilisée pour rendre gone with the wind avant que le traducteur du roman de Margaret Mitchell s'en empare.
1 : L'expression gone with the wind existait d'ailleurs avant que Margaret Mitchell en fasse un titre de roman, même si c'est grâce à ce roman qu'elle est passée dans le langage courant en anglais. 1810 ; 1833
2 : sld Alain Rey, éditions Le Robert.