Est-ce que ton frère peut me prêter son vélo ?
Non, il se l'ai fait dérober il y a deux ans.
Dans cette phrase se faire + infinitif est une forme de voix passive1. Le complément d'objet direct l est identifiable d'après le contexte : il s'est fait dérober quoi ? → son vélo.
De même :
— Est-ce que tu peux me prêter ta voiture ? — Non, je me la suis fait voler hier.
Pour moi « il se la raconte » sans contexte, c'est l'expression argotique se la raconter. C'est toujours un verbe pronominal, et donc bien sûr se se modifie si on conjugue le verbe (je me la raconte, tu te...) mais la ne remplace rien et reste la. Avec un peu d'imagination je pourrais dire que la est mis pour histoire parce que ce qu'on raconte le plus ce sont des histoires... mais c'est une interprétation tout à fait personnelle. Une expression synonyme de se la raconter est se la péter, et on pourrait penser que la est mis pour tête (qui va péter/éclater tellement je suis orgueilleux) mais encore une fois c'est personnel.
On peut bien sûr trouver un contexte où « il se la raconte » ne serait pas argotique, c'est à dire où raconter serait employé dans son sens propre. On a forcément le mot histoire pas loin. J'ai trouvé deux exemples :
Il se la raconte cette histoire, il vérifie ses incohérences, la modifie. Se la raconte une nouvelle fois. Puis, il laisse décanter.
Il se laisse aller, raconte l'histoire à Yvan autant qu'il se la raconte, une nouvelle fois.
Si on avait histoires (pluriel) on aurait se les raconte.
1 Voir cette leçon pour la formation et les réponses à cette question pour une analyse plus poussée de la structure.