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Supposons que dans une conversation, on demande à une personne ce qu'elle fait dans la vie. La réponse est « I struggle ». Dans le sens, j'ai beaucoup de problèmes dans ma vie personnelle et professionnelle, j'ai beaucoup de doutes et d'inquiétudes à propos des chemins que j'ai choisi, que je dois choisir, ou corriger peut-être, et il me faut donc toujours vivre dans ce contexte qui est l'état normal de ma vie, celui qui est le seul qui laisse la possibilité de faire quelque chose de positif, donc celui dans lequel il est important de toujours être.

Comment, aussi brièvement que possible, traduit-on cette réponse en français ? Je crois que la traduction standard « je lutte » ne rend pas l'aspect « être assailli de problèmes », en souffrir peut-être ; c'est-à-dire, cette signification qui représente la souffrance comme la caractéristique principale de la vie. Je n'aime pas non plus la traduction « je souffre », parce qu'elle est trop pessimiste…

jlliagre
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Evgeniy
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  • Trop vulgaire, j'imagine, donc comme commentaire je dirais que quand je me trouve dans les situations comme celle de votre example, je reponde, soit: "J'en chie [mais c'est bon]!" soit "J'en bave [mais c'est bon]!" – Papa Poule Feb 23 '18 at 20:26
  • Evgeniy, j'avoue avoir encore du mal à comprendre ce signifie la fin du premier paragraphe... – jlliagre Feb 24 '18 at 03:24
  • J'ai édité le titre pour ajouter le contexte (ce que quelqu'un fait dans la vie), pour lequel "je galère" me paraît être la meilleure réponse. Autrement, les traductions "j'ai du mal" ou "je lutte" peuvent être appropriées, mais pas dans ce contexte particulier. – qoba Feb 24 '18 at 11:23
  • Valable n'est alors pas le mot attendu. – jlliagre Feb 24 '18 at 14:59
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    Mais quelque chose de conséquence ne veut rien dire, j'ai mis de positif qui je pense est le sens attendu... – jlliagre Feb 24 '18 at 22:55
  • (I'm sorry, Eveniy, for steering you in the wrong direction with my suggestion of "de conséquence." I mistakenly assumed that "quelque chose de conséquence" in French would/could mean the same [and be as idiomatic] as "something of consequence" does [and is] in English [i.e., "something important/something meaningful/something significant/something worthwhile/worth doing"], but @jlliagre is correct in saying that it doesn't [and even if it could, I see now that it wouldn't be idiomatic at all in French]. Mea culpa!) – Papa Poule Feb 25 '18 at 00:10
  • @PapaPoule My mistake, it looks like the expression existed in older French. In modern one, we usually say quelque chose de conséquent meaning something big/sizeable although the Académie française doesn't support this acception. http://www.academie-francaise.fr/consequent See also https://french.stackexchange.com/questions/26870/should-you-avoid-using-the-adjective-cons%C3%A9quent-in-the-sense-of-important – jlliagre Feb 25 '18 at 03:31

3 Answers3

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Une traduction possible pourrait être :

Je galère.

C'est moins pessimiste que "je souffre" (qui est complètement passif).

N.I.
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Je me débrouille.

C'est encore moins pessimiste.

NPaul
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Une solution régionale (au Québec) à to struggle c'est l'emprunt intégral à l'anglais... to rush (dont on connaît plus généralement l'emprunt du substantif un rush (ruée) en français1), basé sur l'idée du mouvement rapide ou de l'effort violent :

Je/j'(e) rush(e) (dans la vie).

Dans un contexte très concret et immédiat, ça signifie pour moi avoir de la difficulté mais les notions d'effort et de combat peuvent être très présentes selon le contexte (par ex. à la BDL : Lise a rushé pour avoir le poste d’adjointe à la direction. ; s'est démenée). La locution travailler avec acharnement est utile, ainsi que les verbes bagarrer (dur) et batailler (vieux Fr., usuel Qc).

Incidemment, l'idée de se démener et les explications en question me font aussi penser un diable qui se débat dans l'eau bénite (un autre genre de galérien pour ainsi dire), légère variation d'une expression connue en français plus régulier, « I. C. 3. par référence aux attributs moraux, aux pouvoirs, aux attitudes que la tradition populaire prête au diable, la notion religieuse étant absente ou peu marquée / c. diable a un contenu intensif ou hyperbolique, parfois valorisant / α. Avec l'idée dominante d'énergie, de vivacité ou de désordre, de complication » (TLFi, diable I.C.3.c.α.) ; on peut présenter la locution en illustration : (je suis) comme... On a parlé aussi d'inquiétudes, de toujours vivre dans ce contexte, d'état normal etc. et ça m'a fait penser au spleen mélancolique qui se trouve peut-être en périphérie de ce qu'on recherche... J'ai aussi compris indirectement de la question l'idée de s'efforcer de faire face à la musique (Qc. ; la BDL le dit peu utile et donne braver la tempête...).


On peut penser à je rush(e) (Qc), je bagarre dur, je bataille fort (vieux, Qc), je me démène, je travaille acharnement, j'affronte/je brave la tempête, entre autres.


1 On connaît aussi peut-être le surnom de George « Rush » St-Pierre.

  • Le verbe rusher on prononcerait ça comme rocher (et l'exemple en réponse comme je roche). –  Feb 25 '18 at 03:54