(1) Monsieur mon maître, plaise humblement Votre Seigneurie accepter que je n'aie pas confiance en Votre Seigneurie. (Claudel)
(2) Plaise au ciel vous tenir en sa faveur commune. (Courteline)
(3) Plaise à la chambre condamner ma cliente à l'amende. (Hugo)
(4) Plaise à M. le juge de paix d'appliquer le maximum de la peine. (Flaubert)
Au TLFi on présente la formule de requête : Plaise (à) qqn (de) + infinitif, plaise (à) qqn que + proposition complétive, et on classe la citation de Claudel, qui ne relève pas du contexte du tribunal, comme vieillie, alors qu'on range celle de Hugo et Flaubert sous la rubrique Droit ; dans Ac.9 on traite uniquement de plaise à la cour/au tribunal.
En ce qui a trait à l'infinitif sujet logique d'un verbe impersonnel, il me plaît se construit parfois, selon l'usage classique, en langue littéraire, sans la préposition de pour introduire l'infinitif (1-3), nous dit LBU14 (§ 912 c ; on donne les citations de Claudel (1) et de Courteline (2), entre autres). Furetière dans une première édition de son Dictionnaire donne un exemple « Plaise à Mr. le Président avoir pour recommandé le bon droit de... » où la préposition de est absente (devant avoir). Mais nulle part on ne traite de la préposition (à) qui suit le subjonctif dans ces phrases optatives. Et au final elle manque seulement dans la citation de Claudel (1).
- Doit-on en déduire que la formule sans la préposition à est vieillie ou va-t-elle dans le sens de l'usage classique, plus littéraire (sans la préposition de), ou est-ce tout emploi à l'extérieur du domaine du droit qui soit vieilli ? Doit-on plutôt ranger la formule comme chez Larousse en la réduisant à plaise ? Peut-on tenter de concilier le sources ou s'en référer à d'autres plus spécialisées ?
- Connaît-on un usage distinct en droit où l'on utilise une phrase optative comme d'un appel de lettre en début de plaidoirie à l'oral et non pour la recherche d'un moyen ou d'une conclusion à l'écrit, mais sans infinitif ni proposition complétive apparente qui ne suive, et ressemblant à : « Plaise (à) la cour, Mes Untel, Unetelle, pour les appelants. » ; le cas échéant est-ce avec ou sans préposition à ; peut-on analyser la phrase sous l'angle de ses référents ?